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MON HABIT


Air du vaudeville de Décence (Air noté )


Sois-moi fidèle, ô pauvre habit que j’aime !
        Ensemble nous devenons vieux.
Depuis dix ans je te brosse moi-même,
        Et Socrate n’eût pas fait mieux.
        Quand le sort à ta mince étoffe
        Livrerait de nouveaux combats,
Imite-moi, résiste en philosophe :
Mon vieil ami, ne nous séparons pas.

Je me souviens, car j’ai bonne mémoire,
        Du premier jour où je te mis.
C’était ma fête, et, pour comble de gloire,
        Tu fus chanté par mes amis.
        Ton indigence, qui m’honore,
        Ne m’a point banni de leurs bras.
Tous ils sont prêts à nous fêter encore :
Mon vieil ami, ne nous séparons pas.

À ton revers j’admire une reprise :
        C’est encor un doux souvenir.
Feignant un soir de fuir la tendre Lise,
        Je sens sa main me retenir.