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Pour le tremper ayons recours
À ce nectar qui me restaure.
Que tout mortel ajoute encore
Des jours heureux à ses beaux jours !

Garnissant sa quenouille immense,
Clotho lui dit : Oui, travaillons,
De vin arrosons les sillons
Où de mon lin croît la semence.
Cette rosée aura toujours
Le pouvoir de la faire éclore.
Que tout mortel ajoute encore
Des jours heureux à ses beaux jours !

Quand ces Parques, vidant bouteille,
Filent nos jours sans nul souci,
Nous qui buvons gaîment ici,
Craignons qu’Atropos ne s’éveille.
Qu’elle dorme au gré des amours,
Et répétons à chaque aurore :
Que tout mortel ajoute encore
Des jours heureux à ses beaux jours !