Les modes et la politique
Ont cent fois rempli ma boutique ;
Combien on doit à leurs travaux
D’habits nouveaux !
Quand de nos déesses civiques
On met en oubli les tuniques,
Aux passants nous les rappelons.
Vieux habits ! vieux galons !
Un temps fameux par cent batailles
Mit du galon sur bien des tailles ;
De galon même étaient couverts
Les habits verts[1].
Mais sans le bonheur point de gloire !
Nous seuls, après chaque victoire,
Nous avions ce que nous voulons.
Vieux habits ! vieux galons !
Nous trouvons aussi notre compte
Avec tous les gens qui sans honte
Savent, dans un retour subit,
Changer d’habit.
Les valets, troupe chamarrée,
Troquant aujourd’hui leur livrée,
Que d’habits bleus[2] nous étalons !
Vieux habits ! vieux galons !
Les défenseurs de nos grands-pères,
Sortant de leurs nobles repaires,
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