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ORNEMENTS EXTÉRIEURS
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sauvages, lions, lévriers[1], sont très rares dans le blason prélatice du XIXe siècle. Les prélats, dont les écussons de famille sont tenus ou supportés par des personnages ou des animaux, laissent de côté ces supports, les ornements extérieurs de leurs armoiries, afférent à leur dignité, étant déjà assez nombreux.

Il y a des exceptions, — comme toujours, — parmi lesquelles Mgr de Saunhac de Belcastel, évêque de Perpignan, qui a deux sauvages ; Mgr de Gaffory, à Ajaccio, deux lions. Au XVe siècle l’écu de Mgr Rocalli, évêque de Marseille, avait bien pour tenants deux anges, et, peu après, le cardinal d’Amboise, également. Mgr Dubuis, évêque de Galveston, a son écu soutenu par une torche en pal, et Mgr Julien-Laferrière, évêque de Constantine, par un palmier dont les branches retombent un peu en lambrequins.

MANTEAU. — Des cardinaux pairs de France (LL. EEm. de Croÿ, de Talleyrand etc.) ou sénateurs (LL. EEm. Morlot, Donnet, etc.) posaient leur écu sur le manteau hermine de leur dignité laïque. Il est probable qu’à Rome il n'en était point ainsi pour l'écusson appendu, en sorte de panonceau, à la porte de leur église cardinalice.

CLEFS, PAVILLON, TIARE. — Les clefs et la tiare dans les armoiries sont des insignes exclusivement réservés aux souverains pontifes. Il en est de même du pavillon, mais le camerlingue y a droit pendant l'interrègne, ainsi que les basiliques majeures et mineures en se conformant à certaines règles. Malgré cela, nous voyons les armoiries de Mgr Casanelli d’Istria, évêque d’Ajaccio, posées sur deux clefs, celles du cardinal de Clermont-Tonnerre surmontées de la tiare[2]. Mgr Thibault, évêque de Montpellier, porte le pavillon entre la couronne ducale et le chapeau.

ATTRIBUTS ET ORNEMENTS DIVERS. — Si le prélat est chevalier de l’Ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem (vulgo Malte), il pose son écu sur la croix à huit pointes de l’Ordre (v. g. Mgr Theuret, évêque de Monaco), ou bien sur la célèbre croix de l’Inquisition, s’il est Frère-Prêcheur (v, g, Mgr Gonin). Plusieurs prélats ont l’habitude de suspendre en bas de leur écu, attachés au ruban couleur de l’Ordre, les insignes des ordres les plus éminents dont ils sont décorés[3] ; quelquefois des prélats inférieurs y suspendent la croix du chapitre auquel ils appartiennent.

Les évêques de Tarentaise et de Saint-Jean-de-Maurien ne ajoutent aux orne-

  1. On nomme tenants les figures humaines soutenant les écussons ; supports, les animaux ; soutiens, les figures inanimées jouant le rôle de tenants. Dans la pratique on dit souvent supports pour les trois.
  2. Les archevêques de Bénévent timbrent d’une tiare à une couronne ; les patriarches de Lisbonne, de la tiare complète. - Pour les Clermont-Tonnerre il doit y avoir une concession, allant de pair avec celle des clefs de leurs armes.
  3. L’usage de faire figurer au bas de ses armoiries les croix du Saint-Esprit, de Saint-Louis, dont on était titulaire, s’est perdu sous la Restauration. La Légion d’honneur n’est plus, pour beaucoup de gentilshommes de nos jours, ce qu’était la croix de Saint-Louis pour leurs aïeux.