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suis celui qui jure sur les saints ici présents, et sur tous les autres qui sont en paradis, que Huon de Bordeaux a tué en trahison Charlot, le fils de l’empereur, et qu’il savait qui il était. Je le jure ainsi, et, avant le soir, je le lui ferai avouer par la gorge.

Il voulut baiser les reliques, mais il chancela, manqua de tomber et ne put les atteindre.

— Il est parjure ! murmurent les assistants.

Huon s’avance ; il saisit le traître par le poing droit :

— Je te relève comme parjure, s’écrie-t-il ; puis il s’agenouille devant les reliques et parle ainsi à voix haute :

— Écoutez-moi, seigneurs : je suis celui qui jure sur les saints qui sont ici que tout ce que ce traître a dit est mensonge. Je ne dis pas que je n’ai pas tué Charlot, mais je l’ai tué à mon corps défendant, et quand je suis entré à la cour, à