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combattants ; prenez avec vous cent chevaliers bien armés et veillez à ce qu’il n’y ait pas de trahison.

Le duc prend ses armes et monte à cheval avec cent chevaliers fervêtus.

Et le roi Charles fait crier son ban que s’il y a quelqu’un qui ose faire un geste ou dire un mot qui puisse nuire ou servir à l’un des combattants, il lui fera couper tous les membres.


Les deux champions s’en vont à l’église pour entendre la messe ; tous les barons de France les accompagnent. Écoutez ce que fit Huon : il fit emplir un boisseau de parisis, et ses écuyers les jetèrent aux pauvres.

— Que Dieu te protège ! crie le peuple, et qu’il te fasse revenir vainqueur !

Quand la messe fut chantée, Huon se coucha d’un côté de l’autel, Amauri s’étendit de l’autre ; on les mit tous les deux en croix et on les entoura de grands cierges. Ceux d’Amauri ne purent se tenir,