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Tous les barons qui l’entendirent se mirent à pleurer ; tous maudissaient Gérard et disaient :

— Il a trahi son frère !

Mais l’empereur Charles, se levant, frappa la table de son bâton d’olivier et dit d’une voix éclatante :

— Écoutez-moi, Français et Bourguignons ! Où sont ceux qui se sont constitués otages pour Huon ? Je les rends responsables de son manque de foi, et, s’il m’échappe, je les pendrai tous. Qu’en dites-vous, Naimes ?

— Je dis, sire, que tout cela est une trahison de Gérard.

— Vous dites ce qui vous plaît, répondit Gérard ; mais j’ai de bons témoins de tout ce que j’ai dit. Voici mon beau-père, le noble Gibouard, et mon écuyer, et ce saint abbé avec un autre moine de Saint-Maurice des Prés.

— Oui, oui ! s’écrient-ils tous, il n’a dit que la vérité.

— Sire, dit Naimes, c’est trop fort !