Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/137

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les épées tranchantes ; il regarda ces armes et se mit à soupirer :

— Hélas ! dit-il, comment Dieu pourra-t-il jamais me pardonner ? Il faut que cet homme ait le cœur bien pervers, de vouloir tuer en trahison le propre fils de son frère ! Le duc Seguin m’a fait jadis une grande bonté, je me le rappelle, à un tournoi où nous étions ensemble : j’aurais été tué s’il ne m’avait protégé. Ce qu’il m’a fait jadis, je veux le rendre à son fils. Que Dieu me confonde si je lui fais du mal ! C’est Eudes qui sera puni de sa trahison.

Geoffroi avait toutes les clefs du château ; il descendit dans la chartre où six-vingts Français étaient enfermés.

— Seigneurs, dit-il, écoutez-moi. Dieu vous offre aujourd’hui la délivrance. Si vous avez du cœur, elle est à vous. Tous répondirent :

— Par Dieu ! dites-nous ce qu’il faut faire ; il n’y en a pas un qui vous fera défaut.

— Bien, dit Geoffroi. Écoutez. Il y a