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2

Sur le talus de la ferme, mimant de sages
rêveurs assis, ils cachèrent à mon passage
des faisans déjà plumés
dont ils fairaient de jolis mets.

Les femmes que je sus de jolies cuisinières
eurent des gestes tout à fait idylliques,
et les hommes que je sus lestes sur les barrières
eurent les yeux noyés de torpeurs alcooliques.

Je feignis croire un honnête repos
ne pas voir derrière eux les beaux oiseaux lésés
mais je pensais des femmes la tendre peau
être sans plumes du manque de mes baisers.

Plus tard le soir faisait la roue
Au dessus de la clairière où
ils passèrent aux flammes leur délicat gibier
des beaux plumages dérobés.


3

Pour attendre je m’assis sur l’herbe
ayant vu deux vieillards alcooliques
— c’était deux pommiers que rabougrit
l’abus fréquent d’eau-de-vie de cidre —