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Air : Mire dans mes yeux tes yeux.

Enfants, dis-je à deux confrères,
Nous avons bon pied, bon œil :
Au lieu d’ flâner aux barrières,
Si nous allions à Montreuil ?
Allons, viv’ment qu’on s’embarque.
J’ possède un’ couple d’écus.
Tapez, tapez-moi là-d’ssus,
Ça sonne le monarque.
Tapez, tapez-moi là-d’ssus,
Et n’en parlons plus.
A Charonn’ c’est l’ moins qu’on entre
Boire un p’tit coup chez Savart[1] ;
Mais l’un d’ nous s’ sent mal au ventre
En avalant son nectar.
Savart, craignant qu’i' n’ s’insurge.
Dit en r’versant un coup d’ssus :
Tapez, tapez-moi là-d’ssus.
C’est bon, mais ça purge.
Tapez, tapez-moi là-d’ssus,
Et n’en parlons plus.
Nous y v’ià. Bonjour, la mère ;
Fricassez-nous un lapin.
— Bah ! fait’-en sauter un’ paire,
Histoir’ de goûter vot’ vin.
Nous somm’s en fonds, comm’ dit c’ t’ autre.
Les trois n’ s’ront pas superflus.
Tapez, tapez-moi là-d’ssus,
Ça s’ra chacun 1’ nôtre.
Tapez, tapez-moi là-d’ssus.
Et n’en parlons plus.

  1. M. Colmance était ami intime de Savart, surnommé Savart-l’ Esprit. Ce débitant de petit-bleu et de bons mots a souvent inspiré le chansonnier.