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Tu fermeras doucement ma paupière,
En me disant : Soldat, t’en souviens-tu ?


Puis, la Colonne, qui date de l’année 1818 :


O toi, dont le noble délire
Charma ton pays étonné,
Eh quoi ! Déranger, sur ta lyre,
Mon sujet n’a pas résonné !
Toi, chantre des fils de Bellone,
Tu devrais rougir, sur ma foi.
De m’entendre dire avant toi :
Français, je chante la Colonne.
Salut, monument gigantesque.
De la valeur et des beaux arts ;
D’une teinte chevaleresque
Toi seul colore nos remparts.
De quelle gloire t’environne
Le tableau de tant de hauts faits.
Ah ! qu’on est fier d’être Français
Quand on regarde la Colonne.
Avec eux la gloire s’exile,
Osa-t-on dire des proscrits ;
Et chacun vers le champ d’asile
Tournait ses regards attendi-is.
Malgré les i-igueurs de Bellone,
La gloire ne peut s’exiler,
Tant qu’en France on verra briller
Des noms gravés sur la Colonne.
L’Europe qui, dans ma patrie.
Un jour pâlit à ton aspect,
En brisant ta tête flétrie.
Pour toi conserva du respect.
Car des vainqueurs de Babylone,