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SOUS LES TROËNES.

 
Au penchant du mont ils vinrent s’asseoir ;
Et, sous les rameaux dont l’odeur enivre,
Inclinant leurs fronts dorés par le soir,
Ils lurent tous deux dans le même livre.

C’était un beau livre, un livre divin,
De vie et d’extase immortel poëme.
Tant que le cœur dort on l’épelle en vain,
On ne le comprend que du jour qu’on aime.

Les feuilles tournaient sans fin sous leurs doigts,
Riches d’harmonie et riches d’images,
Et le tiède vent qui soufflait des bois
En semait les fleurs sur toutes les pages !