Les plantes de tout germe, ornements du sentier,
Les arbres, de l’hysope au cèdre, au chêne altier,
Enseigna de chacun à cette âme ébauchée
La secrète vertu, l’origine cachée,
Et, d’après les vertus, les germes découverts,
Leur fit distribuer des baptêmes divers.
« Parle, dit le Très-Haut, que ta bouche les nomme ;
Toute chose ici-bas attend un nom de l’homme ! »
Puis, faisant devant lui défiler tour à tour
Les groupes d’animaux à peine mis au jour,
Tant d’êtres nouveau-nés qui sortaient de l’argile,
Du serpent au lion, du tigre au cerf agile :
« Parle encor, disait-il, prononce, exempt d’effroi,
Les noms de ces sujets dont je te fais le roi !… »
Oui, telle fut l’école offerte au premier homme.
Le collége, ô douleur, ne vint qu’après la pomme !
Donc, aux jardins, aux champs, livres sans peine ouverts,
Aux bois où j’ai cueilli moi-même tant de vers,
Aux vallons parfumés de vents frais et salubres,
Laisse partir l’oiseau loin des cages lugubres,
Emmène l’écolier, l’enfant aux blonds cheveux ;
Et qu’il soit tôt ou tard l’homme selon tes vœux !
Emmène aussi ta fille, enfant qui rit et pleure.
Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/294
Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
ÉDUCATION.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c6/Autran_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes%2C_t2%2C_1875.djvu/page294-1024px-Autran_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes%2C_t2%2C_1875.djvu.jpg)