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LA VIE RURALE.

Sous les coups de ce vent qui s’épuise à hurler,
Chaque poutre gémit. Tout va-t-il s’écrouler ?
Faut-il un dernier choc ? Voici l’épaisse averse
Qui flagelle à son tour les murs, qui les traverse ;
Le lambris qu’elle inonde, et qui ploie au fardeau,
Pleure dans la maison à larges gouttes d’eau.
L’éclair brille, les deux grondent, le sol tressaille :
De leur sommeil tranquille eux dorment dans la paille !

Ainsi vivent entre eux ces fils du grand chemin :
Comme ils sont arrivés, ils repartent demain.
Sur une route, hélas ! dont la fosse est le terme,
Ils iront de nouveau quêtant de ferme en ferme ;
De vallons en vallons, l’hiver comme l’été,
Ils chercheront encor quelque asile écarté ;
Car il en est partout, de ces maisons désertes
Que l’abandon du maître aux pauvres laisse ouvertes.
D’où les connaissent-ils ? Mystère ! Qui leur dit
Que tel seuil est propice et tel autre interdit ?
Qui leur montre au désert une route fidèle ?
Demandez ! — Demandez plutôt à l’hirondelle,
Demandez au ramier quel doigt mystérieux
Leur trace un chemin sûr dans le vide des cieux !