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LA VIE RURALE.

De qui tiens-tu ce chant sublime
Que tu redis sans t’épuiser ?

Rien n’amortit ce zèle étrange ;
Rien ne fatigue cet essor :
Dans son ciel de pourpre et d’orange,
Le soir te voit flotter encor.

Autour de toi l’azur s’efface,
La lumière même où tu cours :
L’œil enfin te perd dans l’espace,
Mais l’oreille te suit toujours.

Qui donc es-tu, chose légère ?
J’admire en toi, divin chanteur,
Moins un oiseau qu’une prière
De la nature à son auteur.

Comme une jeune et blonde reine
Qui chante au créneau de sa tour,
Du haut de l’air ta voix égrène
L’immortelle chanson d’amour.

Et moi, de là-bas, je recueille
Ces purs accents de ton gosier,