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pour nous. Quelle réponse avez-vous faite ? Lui avez-vous donné quelque espoir ?

— Oh ! ma chère enfant ! Je ne pouvais pas alors prononcer ce mot ; je croyais Maria mourante. Lui-même n’osait demander ni espoir, ni encouragement. Ce n’était pas une demande de ma fille, mais une confidence involontaire, une effusion de douleur et de sympathie. Nous pleurâmes ensemble : je lui dis que son sentiment ajouterait à mon malheur, si j’étais destinée à celui de perdre ma fille ; que je la regretterais pour lui et pour moi. Je ne savais d’abord ce que je disais ; tant d’affliction ! tant de surprise ! J’étais tout-à fait troublée ; mais après quelque temps je lui dis que si Maria vivait, ce que j’osais encore espérer, le plus grand bon-