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noncer sans autre préparation. Maria était assez bien pour n’en avoir pas besoin ; et, deux minutes après, la plus tendre des mères était assise sur le lit de son enfant bien aimée, rendue plus chère encore par son absence, son malheur et son danger. Elinor jouissait avec délices de leur bonheur mutuel ; mais en bonne et sévère garde, elle conjura Maria de se calmer, et sa mère de ne pas trop exciter sa sensibilité. Madame Dashwood pouvait être calme et prudente, quand il s’agissait de la vie de l’une de ses enfans, et Maria, contente de savoir sa mère auprès d’elle, se sentant elle-même trop faible pour parler, se soumit au silence prescrit par ses bonnes gardes. Madame Dashwood voulut absolument passer cette nuit à côté d’elle ; et Elinor, qui ne s’était pas couchée