me plus parler ainsi ! elle ne sait pas combien ses réflexions sur lui me font de peine ; mais, non, ne murmurons point, cette souffrance ne peut durer ; lui, une fois oublié, nous serons tous comme nous étions auparavant. »
Élisabeth ne répondit point ; mais ses regards peignaient le doute et l’inquiétude.
« Vous en doutez ! s’écria Hélen en rougissant : vous n’en avez nulle raison ; il peut vivre dans mon souvenir, comme l’homme le plus aimable que j’aie connu ; mais c’est tout, je n’ai plus rien à craindre ni à espérer, et, grâce au ciel, je ne puis lui rien reprocher ; la Providence m’a épargné ce chagrin-là : ainsi, encore un peu de temps et je retrouverai ma tranquillité. » Puis elle ajouta d’une voix plus assurée : « Dès à présent, j’ai du moins un grand sujet de consolation ; c’est que tout cela n’a été qu’une illusion passagère et que, heureusement, c’est moi seule qui en souffre.
» — Bonne Hélen, repartit Élisabeth,