Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.
159
ET PRÉVENTION

timens furent vraiment bien pénibles : l’étonnement, la crainte, l’horreur même l’oppressaient ; elle s’efforçait de n’en rien croire, répétant avec indignation : « Ceci est faux ! ceci ne peut être ! oh, voilà la plus noire des calomnies ! » Et, quand elle eut fini la lettre, sans même avoir donné la moindre attention aux deux dernières pages, elle la ferma précipitamment, assurant que le contenu ne lui ferait nulle impression, et que jamais elle ne la relirait.

Dans cet état cruel de doute et d’inquiétude, l’esprit agité par mille pensées déchirantes, elle continua sa promenade ; mais le moyen d’en demeurer là ? et à peine avait-elle fait quelques pas que la lettre était rouverte ; et cherchant autant qu’elle pût à reprendre sa tranquillité, elle commença la mortifiante lecture de tout ce qui concernait Wickham. Le récit de ses liaisons avec la famille de Pemberley était exactement ce qu’il lui avait lui-même appris ; et les bontés de feu M. Darcy, bien qu’avant elle n’en