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Orgueil

connaissance, se laissait à peine apercevoir, ne saurait être comparée. Mais j’espère dorénavant être exempt des reproches sévères que vous m’avez hier au soir si librement adressés, lorsque les détails de ma conduite et des motifs qui m’ont fait agir seront connus. Si dans l’explication que je me dois, je me trouve obligé de rappeler des sentimens qui vous peuvent offenser, je dirai seulement que j’en suis fâché ; il me faut obéir à la nécessité, et une plus longue apologie serait déplacée. Je n’avais point été long-temps dans Herfordshire, lorsque je m’aperçus que Bingley préférait votre sœur à toute autre femme de la société, et ce ne fut qu’au bal à Netherfield que je commençai à craindre, qu’il ne lui devînt sérieusement attaché. Je l’avais souvent vu amoureux ; mais à ce bal, je fus d’abord instruit par les plaisanteries de sir William Lucas, que les soins rendus par Bingley à votre sœur, avaient fait naître l’idée de leur mariage. Il en parlait comme d’une chose décidée, dont l’é-