Page:Austen - Mansfield-Park.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tête pleine lorsqu’il arriva à Mandfield-Park, où ses récits firent naître la fantaisie de ce genre d’amusement, Tom et ses sœurs furent les premiers à en faire la proposition ; Henri Crawford y applaudit vivement.

„ Je me sens en verve, „ dit-il « et je ne sais quel est le rôle que je n’accepterois pas avec plaisir ; depuis le monarque au valet, depuis le héros tragique au farceur de trétaux ; je suis prêt à tout essayer. Il me semble que rien ne nous manque ici de ce qui peut assurer le succès. Pour les rôles de femmes, du moins, je doute que dans toute l’Angleterre, on pût trouver une pareille réunion. Faisons quelques essais, ne fut-ce que des scènes détachées. – Nous n’avons pas besoin d’un théâtre. Il ne s’agit pas de faire effet, mais de nous amuser ; qu’en dites-vous ? »

„ Sans doute, „ dit Mr. Yates, «nous ferons les choses très – simplement. Deux ou trois décorations. Un barbouilleur d’enseigne peut vous faire cela. – Vous avez bien ici près un charpentier pour l’échaffaudage, n’est-ce pas ? „

„ Je crois, „ dit Marie, « qu’il faut nous contenter à moins encore. Si nous mettons des retards, les difficultés se multiplieront. J’adopte plutôt l’idée de Mr. Crawford ;