Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je puis dire que je l’ai toujours regardée comme une excellente fille, d’une humeur douce, douée d’un cœur si tendre, que j’ai supposé qu’il lui serait impossible de refuser un jeune homme qui lui parlerait d’amour. »

Emma ne put s’empêcher de rire, en lui répondant : « Sur ma parole, vous la connaissez aussi bien que moi. Mais, M. Knightley, êtes-vous sûr qu’elle l’ait véritablement accepté ? Je crois bien qu’avec le temps elle le fera, mais à présent je ne crois pas la chose possible. L’avez-vous bien compris ? Vous avez parlé de tant de choses différentes, de bétail, d’instrumens aratoires : ne serait-il pas possible qu’en vous occupant de tant d’objets à la fois, vous l’ayiez mal compris ? Ce n’était sûrement pas de la main d’Henriette dont il vous entretenait, mais de la taille d’un beau bœuf. »