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de vue des difficultés ; Richmond, au contraire, se trouve être à une distance idéale.

Un des premiers résultats de cette villégiature fut de ramener à la surface le projet d’un bal à la Couronne.

On y avait déjà songé à plusieurs reprises, mais on avait dû renoncer à fixer un jour. Tous les préparatifs furent repris et peu de jours après l’installation des Churchill à Richmond, Frank Churchill écrivit de la façon plus encourageante. Sa tante se sentait déjà mieux et il pensait pouvoir disposer quand il voudrait de vingt-quatre heures. En conséquence il priait son père et Mme Weston de prendre date sans tarder.

Les nombreuses difficultés d’organisation ayant été heureusement résolues, M. Weston eut le plaisir de lancer ses invitations. Même à Hartfield, l’annonce du bal ne souleva pas d’objections insurmontables ; M. Woodhouse se résigna de bonne grâce et se montra disposé à croire qu’aucun accident fâcheux n’adviendrait aux petits garçons pendant l’absence de leur tante.




XXXVIII


Rien ne vint cette fois contrecarrer les projets de M. Weston et, au jour dit, Frank Churchill arriva sans encombre à Randalls. M. Weston avait insisté auprès d’Emma pour qu’elle arrivât de très bonne heure afin de donner son opinion sur les arrangements pris et il avait été convenu qu’elle amènerait Henriette. En conséquence la voiture d’Hartfield s’arrêta devant l’hôtel de la Couronne peu après l’arrivée des amphitrions.

Frank Churchill paraissait avoir guetté leur arrivée ; il s’approcha pour aider les jeunes filles à descendre et ne chercha pas à dissimuler son plaisir : ils parcoururent ensemble les pièces pour vérifier si tout était en ordre. Au bout de cinq minutes des roues grincèrent sur le sable de la cour d’entrée : Emma fut sur