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LA CHATTE BLANCHE.

entre eux, les deux aînés sentirent une secrète joie du mauvais choix de leur cadet.

Le lendemain ils partirent ensemble dans un même carrosse. Les deux fils aînés du roi avaient de petits chiens dans des paniers, si beaux et si délicats, que l’on osait à peine les toucher. Le cadet portait le pauvre tourne-broche, qui était si crotté, que personne ne voulait le souffrir.


Lorsqu’ils furent dans le palais, chacun les environna pour leur souhaiter la bienvenue. Ils entrèrent dans l’appartement du roi. Il ne savait en faveur duquel décider ; car les petits chiens qui lui étaient présentés par ses deux aînés, étaient presque d’une égale beauté ; et ils se disputaient déjà l’avantage de sa succession, lorsque le cadet les mit d’accord en tirant de sa poche le gland que Chatte blanche lui avait donné. Il l’ouvrit promptement, puis chacun vit un petit chien couché sur du coton. Il passait au milieu d’une bague sans y toucher. Le prince le mit par terre, aussitôt il commença de danser la sarabande avec des castagnettes, aussi légèrement que la plus célèbre Espagnole. Il était de mille couleurs différentes, ses soies et ses oreilles traînaient par terre. Le roi demeura fort con-