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LE PRINCE LUTIN

Il vit sa princesse que la fée entraînait en l’accablant de reproches.

Il courut après elle, la conjurant d’avoir pitié d’un jeune roi qui rendrait sa fille heureuse.

La princesse se jeta au cou de sa mère en lui racontant les obligations qu’elle avait à Léandre.

L’opiniâtre fée se laissait supplier et paraissait insensible à leurs larmes : elle ne leur aurait point pardonné si l’aimable fée Gentille n’eût paru dans la chambre.

Elle embrassa la vieille fée.

— Ma chère sœur, dit-elle, vous n’avez pas oublié le service que je vous rendis autrefois ; sans moi, vous n’auriez jamais pu rentrer dans le royaume de Féerie.

En reconnaissance de mes bons offices, pardonnez à cette belle princesse, consentez à son mariage ; je n’oublierai jamais le plaisir que vous m’aurez fait.