Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/448

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne péchez plus, de peur qu’il ne vous arrive quelque chose de pire[1]. Cet homme s’en alla, et apprit aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. C’est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat.

17 Mais Jésus leur dit : Mon Père continue d’agir jusqu’à présent, et moi aussi j’agis sans cesse[2]. Sur quoi les Juifs cherchaient encore avec plus d’ardeur à le faire mourir, parce que, non content de violer le sabbat, il disait encore que Dieu était son père, se faisant égal à Dieu[3]. Jésus donc leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, mais seulement ce qu’il voit que le Père fait ; car tout ce que fait le Père, le Fils aussi le fait comme lui[4]. Car le Père aime le Fils, et lui

  1. Les maladies sont quelquefois la punition des péchés personnels, mais non toujours (Jean, ix, 3).
  2. Vous m’objectez la loi du sabbat, fondée sur le repos de Dieu même ; mais si l’action créatrice de mon Père a cessé le septième jour, son action conservatrice et providentielle ne fut jamais interrompue ; c’est lui qui soutient et conserve l’univers, et cela par un travail qui ne trouble pas son repos. Ainsi, moi qui suis égal et consubstantiel au Père, j’agis sans cesse, même le jour du sabbat.
  3. « Donc par le nom de Fils de Dieu les Juifs entendaient eux-mêmes quelque chose d’égal à Dieu et de même nature que lui : par conséquent cette idée de divinité est comprise naturellement dans le nom de Fils. » Bossuet. — Le discours qui suit peut se diviser en deux parties. Dans la première (vers. 19-30), Notre-Seigneur montre le rapport de ses opérations avec celles du Père, insistant surtout sur ce qu’il a le pouvoir de donner ou de rendre la vie, et la mission de juger le monde ; dans la deuxième (vers. 31-47), il prouve par des témoignages qu’en parlant ainsi il a dit la vérité, et que les Juifs doivent croire en lui.
  4. Le Père fait idéalement, c’est-à-dire veut ou décrète ; il est, comme parlent les théologiens, cause première idéale. Le Fils fait réellement ; il est cause effectrice des desseins ou décrets du Père qu’il voit, c’est-à-dire dont il a la parfaite connaissance. Il y a donc, entre le Père et le Fils, égalité de puissance et de volonté. — Bossuet : « Est-ce (le Fils) un apprenti, toujours attaché aux mains et au travail de son maître ? Tou-