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n’ont point allaité ! Alors ils commenceront à dire aux montagnes : Tombez sur nous, et aux collines : Couvrez-nous. Car si l’on traite ainsi le bois vert, que sera-ce du bois sec ? On menait aussi avec lui deux criminels pour les faire mourir.

33 Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils le crucifièrent, et les voleurs aussi, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Et Jésus disait : Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font[1]. Partageant ensuite ses vêtements, ils les jetèrent au sort. Le peuple était là regardant, et les membres du Grand-Conseil, aussi bien que le peuple, le raillaient en disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu. Les soldats aussi s’approchaient et l’insultaient, lui présentant du vinaigre, et disant : Si tu es le roi de Juifs, sauve-toi. Et au-dessus de sa tête était une inscription en grec, en latin et en hébreu, portant : Celui-ci est le roi des Juifs[2].

39 Or, l’un des voleurs suspendus en croix le blasphémait, disant : Si tu es le Christ, sauve-toi et sauve nous. Mais l’autre le reprenait en disant : Ne crains-tu pas Dieu non plus, toi qui es condamné au même supplice ? Pour nous, c’est avec justice, car nous recevons ce que nos actions méritent ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il disait à Jésus : Seigneur, souvenez-vous de moi, quand vous serez entré dans votre royaume. Jésus lui répondit : Je vous le dis en vérité,

  1. « Non content de pardonner à ses ennemis, sa divine bonté les excuse ; il plaint leur ignorance plus qu’il ne blâme leur malice, et, ne pouvant excuser la malice même, il offre pour l’expier la mort qu’ils lui font souffrir, et les rachète du sang qu’ils répandent, dit saint Augustin. » Bossuet.
  2. Voy. Jean, xix, 20.