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vigne, jusqu’à ce que vienne le royaume de Dieu. Puis prenant le pain, il rendit grâces, le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous : faites ceci en mémoire de moi. Il prit de même[1] le calice, après le souper, disant : Ce calice est la Nouvelle Alliance en mon sang[2], qui sera répandu pour vous[3]. Cependant, voici que la main de celui qui me trahit est avec moi à cette table[4]. Pour ce qui est du Fils de l’homme, il s’en va, selon ce qui a été décrété ; mais malheur à l’homme par qui il sera trahi ! Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres qui serait celui d’entre eux qui ferait cela.

24 Il s’éleva aussi parmi eux une contestation[5], pour savoir lequel d’entre eux semblait devoir être le plus

  1. D’autres : Il leur donna de même.
  2. C’est-à-dire est mon sang qui scelle la Nouvelle Alliance.
  3. Par ces paroles : Faites ceci en mémoire de moi, Jésus-Christ institua ses Apôtres et leurs successeurs, prêtres de la nouvelle alliance, et leur donna le pouvoir de faire désormais en son nom ce qu’il venait de faire devant leurs yeux, savoir, de transformer le pain et le vin en sa chair et en son sang, et de les offrir à Dieu le Père pour les péchés du monde, comme une expiation permanente et perpétuelle. Ainsi le banquet eucharistique, où Notre-Seigneur continue au milieu des hommes sa présence corporelle et personnelle, quoique sous le voile mystérieux du sacrement, et se donne tout à la fois comme nourriture et comme victime, sera présenté à chaque génération jusqu’à la fin des siècles ; ainsi l'Homme-Dieu descendra chaque jour sur nos autels, non pour être immolé de nouveau, mais pour offrir à son Père, comme une victime une fois immolée, les mérites de sa mort : c’est ce qui fait que la sainte messe est nommée le sacrifice non sanglant.
  4. La trahison de Judas, dit le père Patrizzi, fut prédite trois fois dans le cénacle : 1° Immédiatement avant la cène (Matth. xxvi, 21-25 ; Marc, xiv, 18-21) ; 2° immédiatement après (Luc, xxii, 21-23) ; 3° après le lavement des pieds (Jean, xiii, 21).
  5. Après le vers. 23 eut lieu le lavement des pieds (Jean, xiii, 2-11) ; puis Notre-Seigneur se remit à table (ibid. 12), et profitant du moment où ses disciples étaient encore confondus de l’humble office qu’il venait de leur rendre, il leur adressa les paroles suiv. Quelques-uns pensent que la contestation dont parle ici saint Luc, avait eu lieu auparavant (Matth. xx, 21-24).