Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.

disciples et leur dit : Dormez maintenant et vous reposez[1] ; voici que l’heure approche, où le Fils de l’homme sera livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons, celui qui doit me trahir est près d’ici.

47 Il parlait encore, lorsque Judas, un des Douze, arriva, et avec lui une troupe nombreuse de gens armés d’épées et de bâtons, envoyée par les Princes des prêtres et les Anciens du peuple. Or celui qui le trahit leur avait donné ce signal : Celui que je baiserai, c’est lui, arrêtez-le. Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Salut, Maître, et il le baisa. Jésus lui dit : Mon ami, dans quel dessein es-tu venu ? En même temps ils s’avancèrent, se jetèrent sur Jésus et se saisirent de lui. Et voilà qu’un de ceux qui étaient avec Jésus[2], étendant la main[3] et tirant son glaive, en frappa un des serviteurs du grand-prêtre[4] et lui coupa l’oreille. Alors Jésus lui dit : Remets ton glaive en son lieu ; car tous ceux qui prendront le glaive, périront par le glaive[5]. Penses-tu que je ne puisse prier mon Père, et il m’enverrait aussitôt plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliront les Écritures, qui attestent qu’il doit être fait ainsi ? En même temps, Jésus dit à cette troupe : Vous êtes venus à moi, comme à un voleur, avec des épées et des bâtons pour me prendre. J’étais tous les jours assis parmi vous enseignant dans le temple, et vous ne m’avez point

  1. Fritzsche et Meyer, après saint Chrysostome, voient dans ces paroles un reproche ironique. Saint Augustin pense, au contraire, que Notre-Seigneur commanda à ses Apôtres de prendre un peu de repos avant l’arrivée de ses ennemis.
  2. S. Pierre (Jean, xviii, 10).
  3. La portant à la garde de son épée.
  4. Nommé Malchus.
  5. Locution proverbiale, que Notre-Seigneur rappelle pour réprimer l’ardeur de saint Pierre.