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son de Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, tenant un vase d’albâtre plein d’un parfum de grand prix[1], et le répandit sur sa tête lorsqu’il était à table. Ce que voyant ses disciples[2], ils dirent avec indignation : À quoi bon cette perte ? Car on aurait pu vendre ce parfum une grosse somme d’argent et la donner aux pauvres. Mais Jésus, sachant leurs murmures[3], leur dit : Pourquoi inquiétez-vous cette femme ? C’est une bonne action qu’elle a faite à mon égard. Car vous avez toujours les pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours[4]. En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait en vue de ma sépulture. En vérité, je vous le dis, dans le monde entier, partout où sera prêché cet évangile, on racontera ce qu’elle a fait, et elle en sera louée.

14 Alors l’un des Douze, appelé Judas Iscariote, alla trouver les Princes des prêtres, et leur dit : Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? Ils convinrent avec lui de trente pièces d’argent[5]. Et, depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour le livrer entre leurs mains.

17 Or, le premier jour des Azymes[6], les disciples vinrent trouver Jésus, et lui dirent : Où voulez-vous que nous préparions le repas pascal ? Jésus leur répon-

  1. Il valait 300 deniers, dit saint Marc, c’est-à-dire un peu plus de 150 francs.
  2. Saint Jean ne nomme que Judas. D’autres témoignèrent peut-être leur étonnement par quelques gestes.
  3. Il semble qu’ils n’osaient pas la murmurer tout haut. Mais Jésus voyait leurs sentiments.
  4. Visiblement, comme aujourd’hui.
  5. 30 sicles, un peu moins de 100 fr. C’était le prix d’un esclave (Exod., xxi, 32). Joseph avait été vendu une somme pareille à des marchands ismaélites.
  6. Le jeudi matin, 14 nisan. Azymes, c’est-à-dire, pains sans levain. Pendant les 7 jours de la fête de Pâque, les Juifs ne pouvaient manger de pain levé.