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êtes de plus de prix que plusieurs passereaux. Celui donc qui m’aura confessé devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; et quiconque m’aura renié devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux[1]. Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère : et l’homme aura pour ennemis les gens de sa propre maison[2]. Celui qui aime son père et sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi. Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi[3]. Celui qui veut sauver sa vie, la perdra ; et celui qui perdra sa vie pour l’amour de moi, la sauvera[4]. Quiconque vous reçoit, me reçoit, et

  1. Les vers. 32-33 doivent se joindre aux vers. 27-28.
  2. C’est-à-dire, ma doctrine excitera toutes sortes de contradictions. Les disciples de Jésus-Christ possèdent une vertu surnaturelle, une vertu qui est un reproche pour les consciences mondaines. Les vertus naturelles, la bonté du cœur, la bienfaisance à l’égard du prochain qui en découle, le monde peut bien les estimer et les aimer : il sent que ce sont là des fruits qui naissent dans son sol ; mais les vertus proprement chrétiennes, l’abnégation, la pénitence, l’union à Dieu et l’assiduité à la prière, il les hait ; il souffre en leur présence comme en présence de l’ennemi de tout ce qu’il y a en lui de plus intime, de ce qu’il cherche et qu’il aime davantage : car il sent que là est sa mort (Jacq., iv, 4). Allioli.
  3. La croix est le symbole des plus grandes souffrances. Le disciple de Jésus crucifié doit embrasser d’avance, mettre courageusement sur ses épaules toutes les tribulations qu’il pourra rencontrer en suivant son divin Maître.
  4. Le mot vie, proprement âme en gr. et en lat., a deux significations : il désigne la vie passagère du corps et la vie éternelle de l’âme. Sens : Celui qui, pour conserver sa vie, abandonne ma doctrine, perd la vie véritable, la vie éternelle. Autre application : Celui qui conserve sa vie, la vie de l’homme charnel, dans sa