Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome VII.djvu/421

Cette page n’a pas encore été corrigée

SKRMON CCIAXXIII. — f.KS VFUIS MAIH YKS.

il3

vertus n’étaient pns Reniement des personnes (In sexe, eelaieiil des lenimes. Tontes deux niênu’S « HaiiMit tiiitcs, nouvelle eirconslaïue qui s’ajoulail à rinlinnilr du s<>X( !, pour i( ; s rnidre plus scîusihles a la soiillVaiicc, pour inspir( ; r à l’eiuienii, (|ui allait les alLupiersur tous les points, l’ispc-rance (|n* « ’, ll( ! S m ; |>ourraient soulciiir le poids accahiant d’niH ; |i(>rsécnlion eruclle, (in’cllesllccliiraienlhienlol et deviendraient sa proie. Mais intérieurement aussi fortes (|ue sa^es, elles surent déjouer ses ruses et abattre sa rage.

.1. Au nombre de ces glorieux martyrs se trouvèrent aussi des hommes qui le même Jour trioFnpIicrent l’î^’alcrnent des tourments avec ini iiidoinpt ; d>l( ; ( ; ourap : e. (]( ; ne sont pas ( ! ux toutefois (|ui ont doiuié leurs noms a celte lèU ;, Serait-ce « pie les deux saintes l’emportaient sur eux par la dignité de hnirs mœurs ? Non, c’est (pie ce fut pour le siîxe faible un plus grand miracle de vaincre ranti(pie ennemi ; c’est encore parce qu’en coirdjattant, la niàle vertu avait les yeux ouverts sur la Perpétuelle l’élicité.

SERMON CCLXXXIII

FÊTE DES SAINTS MARTYRS MASSILITAINS. LES VRAIS MARTYRS.

Analyse. — Les martyrs ont besoin principalement de deux vertus : delà patience pour supporter les tourments sans fléchir, et de la tempérance pour résister aux séductions de la volupté. Or, c’est Dieu, dit l’Ecriture, qui peut seul donner ces deux vertus. Donc il n’y a de vrais martyrs que ceux qui soulfrent pour la cause de Dieu, ou qui souffrent au sein de l’Eglise.

1. En admirant la force déployée parles saints martyrs dans leurs souffrances, ayons soin d’y montrer la grâce du Seigneur. Ces martyrs ne veulent pas qu’on les loue en eux-mêmes, mais uniquement dans Celui à qui nous disons : « Dans le Seigneur se glorifiera mon âme ». Ceux([ui comprennent cela ne se laissent point aller à l’orgueil ; ils demandent avec tremblement, ils reçoivent avec joie, ils persévèrent et ne perdent pas la grâce. En effet, dès qu’ils ne s’enflent point d’orgueil, ils sont doux. Or, après avoir dit : « Dans « le Seigneur se glorifiera mon âme », le prophète ajoute : « Que les hommes doux prêtent « l’oreille et soient remplis d’allégresse* ». Eh 1 que serait-ce que cette chair infirme, que celte masse de vers et de pourriture, si nous n’avions dit la vérité en chantant : « Mon « àme sera soumise au Seigneur, car de lui « vient ma patience * ? » C’est la vertu qu’il a’Pâ. XXXIII, 3. —’Ps, LXI, 6.

fallu aux martyrs pour supporter tant de maux en vue de la foi.

Deux choses en effet attirent ou poussent les hommes au péché : c’est la volupté ou la douleur ; la volupté y attire, la douleur y pousse. Pour résister à la volupté, il faut la tempérance ; la patience, pour résister à la douleur. Voici comment on porte au péché l’âme de l’homme : tantôt on lui dit : Fais cela et tu te procureras tel bien ; et tantôt : Fais cela, pour l’épargner cette peine. Ainsi la promesse précède la jouissance et la menace précède la douleur, et quand on pèche, c’est pour se procurer du plaisir ou éviter la souffrance. Afin donc de combattre ces deux genres de tentations, dont l’une consiste dans des promesses flatteuses, et l’autre dans de terribles menaces, le Seigneur a daigné nous faire aussi des promesses et des menaces : il a promis le royaume des cieux ; il a menacé des supplices de l’enfer. Si douce que soit la volupté, Dieu n’est-il pas plus doux ? Si cui-