Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tait la maison était le bien-venu. Les traces du feu qui l’avait récemment visité donnait à cette inscription un sens mélancolique.

Il serait trop long d’énumérer les sièges que Bistritz eut à soutenir. Sa position même l’exposait aux plus grands dangers, car elle est placée près de la frontière. Les Tatars et les Moldaves, en ouvrant la campagne, la trouvaient sous leurs pas. Comme toutes les villes saxonnes, Bistritz a perdu de son importance. Sa population est d’environ 7 000 habitants. Toutefois il y règne cet air d’aisance qu’on remarque dans les cités allemandes. Il m’a semblé que les Saxons de ce district portaient plus consciencieusement leur costume national. Les jeunes filles avaient toutes le shako de velours noir orné de trois longs rubans qui tombaient jusqu’à terre. Quant aux bourgeoises d’un âge mur, avec l’inévitable robe de couleur foncée, elles ont une coiffe de soie noire hérissée de dentelles. Les hommes portent les pantalons hongrois, de hautes bottes, un surtout noir fendu sur les côtés, et un large chapeau de feutre.

La contrée qui avoisine Bistritz est fort belle, et plus on s’avance vers le nord, plus le pays devient magnifique. La nature est à la fois sauvage et grandiose. Les forêts se multiplient. Les vallées ont un caractère plus sévère ; les montagnes s’élèvent à une plus grande hauteur ; on suit une route qui passe sur leur crête même.