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villes d’Allemagne. Elle a de vieilles maisons qui lui donnent un air respectable. Une église du 16e siècle assez mal réparée est le principal monument ; le mur d’enceinte qui la fortifiait subsiste encore. Des bâtiments en arcade font le tour de la place où est située l’église : ils servaient autrefois de couvents. Il y aurait encore à voir une petite église des frères mineurs, d’une date plus ancienne que la précédente. Mais à l’époque de la réforme elle fut abymée, et Charles VI, au 18e siècle, la restaura comme on savait alors restaurer.

Bistritz était entourée d’une triple muraille. On passe encore sous des portes fortifiées. La promenade s’est formée sur le second mur, ce qui peut donner une idée de sa laideur. J’ai traversé la ville quelques jours après un terrible incendie. Une grande partie des maisons avaient été consumées : les toits, formés de bardeaux, avaient tous pris feu, et on n’apercevait qu’une forêt de cheminées noires qui se dressaient sur les murs. La maison de ville, que l’incendie n’avait pas épargnée, montrait encore sa façade décorée au temps de la renaissance. Quelques riches bourgeois commençaient déjà à reconstruire leurs habitations. Mais une quantité de maisons, abandonnées par les citadins, étaient à l’état de ruines. J’en remarquai une dont la porte était surmontée d’une inscription en bonne vieille écriture allemande, que je n’aurais pu trouver dans certains villages saxons. Il y était dit que celui qui visi-