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poëte Fata viam inveniunt… Cette devise était-elle celle du vayvode ?

La date que fit graver Kendi précède de trois ans celle de sa mort. Il fut tué en 1558. Le château de Véts appartint ensuite à Sigismond Báthori, qui y fit garder son trésor. Le vayvode Michel s’en empara dans l’année 1599, et deux ans après il tombait au pouvoir de Basta. Enfin les seigneurs de Véts prirent part à toutes les luttes qui ensanglantèrent le pays, et les cicatrices du château montrent quelle était alors son importance. C’est aujourd’hui un noble débris des temps héroïques ; ses tours silencieuses se dressent encore au dessus du fleuve ; mais le donjon menaçant est devenu une habitation hospitalière.

On raconte que des ouvriers creusant un jour dans les fossés découvrirent une quantité de fusils énormes et d’armes étranges. On se dit encore dans le village que sur un point de la muraille on voyait autrefois représentée une main ouverte, et qu’un homme, ayant eu l’idée d’ouvrir le mur, y trouva un trésor avec lequel il s’enfuit. Bien des contes sans doute ont été inspirés aux romanciers de l’endroit ; mais la réalité surpasse peut-être leurs fictions. Il est possible en effets comme plusieurs écrivains l’ont prétendu, que les Romains aient établi à Véts un de ces nombreux postes militaires dont ils garnirent la Dacie. On peut du moins assurer