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sens de « forteresse » dans une des anciennes langues du pays, car il s’applique d’ordinaire aux places fortes. Les Hongrois, qui, en arrivant dans la Pannonie, adoptèrent, pour désigner les objets nouveaux, les noms usités par les habitants, appelèrent comme eux Béts la ville de Vienne. Les Turcs donnent à cette capitale le nom de Véts[1].

Un fait curieux jette de l’éclat sur le château de Véts. Au commencement du 16e siècle, un fameux jurisconsulte, Verbötzi, rassemblant les édits des rois et les décrets des diètes depuis les premiers temps de la monarchie, réussit à présenter, sous le titre de Decretum tripartitum juris consuetudinarii inclyti regni Hungariaœ, un ensemble de la législation du royaume, qui aujourd’hui encore est la base du droit hongrois. Ce fut, dit-on, à Véts qu’il composa la première partie de son recueil. Ce souvenir de l’ancienne splendeur de la Hongrie n’est pas la seule gloire de Véts. Le château eut besoin de réparation en 1537, suivant l’inscription latine qui se lit au dessus de la porte, ce qui fait supposer qu’il avait souffert des Turcs. Une autre inscription, de 1555, placée dans l’intérieur, porte le nom de François Kendi, vayvode de Transylvanie. On voit aussi, gravé en grosses lettres sur un des murs de la cour, le mot du

  1. Prononcez Bétch, Vétch.