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Isten Széke. La Maros traverse dans toute sa longueur ce charmant tableau. De nombreux radeaux glissent rapidement entre les rives, tandis que les bateliers contemplent, la tête levée, les tours du château qui brillent au soleil. De blancs villages émaillent la vallée et le bas des montagnes. Il y a dans ce spectacle de la grandeur et de la vie.

L’édifice est évidemment de construction ancienne. Il est environné de fossés énormes. Quatre tours, dont l’une est moderne, flanquent le gros donjon. On n’y entre que par une porte basse, pratiquée sur le côté, où pendent encore les chaînes du pont-levis. La cour intérieure, d’assez grande dimension, est ceinte d’une galerie élevée. Le caractère du temps se retrouve surtout dans les caves, et dans une chapelle, qui est abandonnée. Une tour, dite « des Assassins », est garnie d’oubliettes. Les murs sont d’une solidité et d’une épaisseur singulières. On n’a pas encore cherché à rendre cette habitation comfortable ; en sorte que l’on rencontre, en parcourant le château, certains passages d’un accès difficile, des escaliers raides et étroits, et des corridors sombres, toutes choses que l’on regretterait de voir disparaître.

Le château de Véts porte un nom qui se retrouve souvent en Hongrie ; Duna-Véts, Tissza-Béts, selon que ces localités sont situées près du Danube ou de la Tissza. Il est probable que cette dénomination avait le