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nie, et possédait en Hongrie de vastes domaines, Rákótzi avait été persécuté par l’empereur Léopold. Jeté en prison, il parvient à s’évader, se réfugie en Pologne, rentre en Hongrie à la tête de quelques cavaliers, et appelle la nation aux armes. Dès que la révolte est proclamée à la frontière, elle gagne tout le pays. Une ville se déclare après l’autre, et la levée devient générale. Il y avait plusieurs années que les insurrections partielles avaient été étouffées, en sorte que tout le monde se trouva d’accord pour la rébellion nouvelle. Ce fut là une guerre éminemment nationale. Tous y prirent part, et les seigneurs et le peuple, et les villes et les campagnes. C’est parce que ce grand mouvement était spontané, universel, qu’il eut un tel retentissement dans l’empire ; c’est parce que la guerre était à ce point nationale qu’elle dura sept ans, malgré l’abandon de la France, malgré la division des grands qui apportaient aux camps leur fière indépendance, c’est-à-dire le désordre et l’indiscipline. On sait comment se termina cette lutte acharnée. Les bandes insurgées, mal commandées, trahies, furent écrasées par les Impériaux. Quoique vainqueur, l’empereur s’estima heureux de mettre fin à la guerre en accordant aux Hongrois des conditions avantageuses. Rákótzi obtint pour les Révoltés amnistie entière. Quant à lui il abandonna la Hongrie, et vint demander l’hospitalité au roi de France.

Les Hongrois ont donné à la guerre de Rákótzi un