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question chaque fois qu’il s’agissait d’élire un nouveau roi, tandis que les destinées de l’Autriche s’accomplissaient sûrement entre les mains de ses princes héréditaires.

L’avènement de la maison d’Autriche sur le trône des Arpáds fut hâté par la lutte de la Hongrie contre les Turcs. Les empereurs, qui n’espéraient pas y monter par la force, exploitèrent habilement les circonstances, afin de se faire décerner la couronne. Ils se présentèrent comme des défenseurs puissants, placés à portée pour sauver le royaume du joug des infidèles ; et la nation hongroise, croyant travailler à son salut, étouffa la vieille antipathie qu’elle nourrissait contre les princes allemands. Ferdinand fut le premier empereur qui porta la couronne de Hongrie : le désastre de Mohács, qui livra le royaume aux Turcs, amena son élection. Ce n’est pas que le pays fût réduit à ses dernières ressources. Si les seigneurs qui consumaient leurs forces dans les dissensions et les rivalités se fussent réunis pour servir la cause nationale, si toutes les prétentions se fussent évanouies devant le danger commun, la Hongrie pouvait se relever sous l’impulsion d’un roi hongrois. Mais le moment était venu où ce pays devait payer sa dette à l’expérience et à l’histoire, et la Hongrie tomba comme sont tombés tous les états électifs.

Ce fut avec une profonde inquiétude que la nation se donna aux empereurs. C’était pour elle un moindre