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vais pour eux. Étant arrivés au théâtre, et ayant mit pied à terre, les seigneurs me conduisirent ; les évêques et le clergé de toutes les religions étaient rangés, excepté l’évêque catholique, qui était représenté par mon premier aumônier, en surplis. Un protonotaire, charge presque équivalente à celle de premier président, me fit une harangue d’une heure. Il détailla que c’était Dieu qui donnait les bons et les méchants princes, pour bénir ou pour châtier les peuples qu’il leur soumettait ; il poursuivit en dépeignant le caractère des uns et des autres, et il conclut en ma faveur. Je commençai ma réponse en demandant à Dieu la sagesse par les paroles de Salomon ; je finis par l’assurance de l’affection paternelle que j’aurais pour le peuple que Dieu me soumettait par la voix des États. Ensuite, approchant de l’autel, l’aumônier me présenta l’Évangile avec la formule prescrite dans le corps des lois ; je la récitai à haute voix. On cria le Vive ! Les troupes de ma maison, rangées en bataille à une bonne portée de canon, firent leur décharge. On se mit en marche ; je descendis dans la petite chapelle des catholiques dans la ville, où le curé entonna le Te Deum. Le lendemain toutes les troupes de ma maison marchèrent au blocus d’Hermannstadt, pour qu’on ne pût pas dire que je violentais la diète qui allait se tenir. »

Lorsque la Transylvanie était gouvernée par des princes indépendants, l’usage voulait que les ambassadeurs des puissances amies fussent témoins de la céré-