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parvinrent à chasser les professeurs. Maîtres et élèves errèrent en Hongrie, et après de longues hésitations se fixèrent en grand nombre à Fejérvár. Ils y restèrent huit ans, et se virent encore forcés d’émigrer. Ils partirent au nombre de trois cent cinquante, et s’établirent à Cassovie, où ils reprirent leurs études. La révolte rakotzienne les en fit sortir, et ils se réfugièrent en 1705 à Sáros Patak, d’où leurs prédécesseurs avaient été bannis trente-quatre années auparavant. Enfin, après de nouvelles courses, ils se dirigèrent vers la Transylvanie, et s’installèrent à Vásárhely, où ils s’unirent à une école réformée qui existait déjà. On conserve encore les noms des seigneurs qui les accueillirent et les secoururent. N’est-ce pas touchant de voir cette foule d’étudiants, chassés de tous les lieux comme une famille de parias, écouter la parole du maître sur les bords des chemins ?

C’est à Maros Vásárhely que se tient la principale cour de justice. La Table royale, c’est ainsi qu’on la nomme, juge en première instance et remplit également les fonctions de cour d’appel dans plusieurs cas déterminés. Elle se compose d’un président, de trois juges (magistri protonotarii), faisant office de rapporteurs, et choisis par le roi d’après une liste dressée par la diète ; de douze assesseurs actuels, et d’un nombre égal d’assesseurs surnuméraires nommés par le roi sur la proposition du gubernium. Ces derniers ont seulement voix délibérative, et ne votent que quand les assesseurs ac-