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enfants pauvres qu'on appelle famuli, parce qu’ils sont attachés aux écoliers payants, lesquels, pour prix de leurs services, les défraient de la nourriture. Il y a entre ces famuli des élèves qui donnent de grandes espérances, et qui sauront tirer parti de l’instruction qu’ils reçoivent d’une façon si économique. Ce collège rendrait au pays des services signalés s’il n’était arrêté dans son essor par le défaut de moyens. II est pénible de voir se consumer le zèle de maîtres et d’élèves ardents, parce qu’il plaît au gouvernement de leur refuser toute aide. Cependant un jour viendra où les ressources de cet établissement suffiront à ses besoins. Un Hongrois, M. Getse, a légué sa fortune au collège, qui en jouira quand elle aurait atteint le chiffre d’un million. Dans une trentaine d’années cette somme considérable se trouvera entre les mains des administrateurs.

J’ai vu plusieurs professeurs du collège : M. Dósa, d’abord, qui enseigne le droit Je ne pense pas qu’il y ait au monde un maître dont l’esprit soit plus net et la parole plus lucide. M. Dósa, avec les rares qualités qu’il possède, était né pour exercer son activité dans un champ plus vaste. Il est simplement professeur dans un collège de Transylvanie, et il se voue consciencieusement à ses fonctions, comme s’il n’en existait pas de plus élevées pour lui. J’ai bien le droit de parler de son enseignement, car je devins en quelque sorte son élève quand j’étudiai la législation particulière des Sicules. Il