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rapport historique, ne laissaient pas cependant de m’intéresser beaucoup. C’étaient les portraits de plusieurs parents du chancelier qui vécurent au 18e siècle. Fidèles à la mode du temps, les Hongrois portaient alors la poudre et se rasaient le visage. À en juger par les toiles qui subsistent, cela ne seyait pas à leurs physionomies caractérisées. Ces graves figures orientales, privées de leurs longues moustaches noires et surmontées d’ailes de pigeons, ont une expression comique, un air attrapé, si je puis employer cette expression familière, dont il est impossible de ne pas s’amuser. Entre les tableaux que j’examinais se trouvait le portrait d’une femme, en costume hongrois pompadouré et garni de paniers, laquelle ouvre ses deux mains en éventail, et tient, avec beaucoup de sérieux, de la gauche une montre, et de la droite une lettre avec cette adresse en français : À madame la comtesse Catherine de Rhédei, née baronne de Wesselényi, ma très chère mère, à Pesth.

Maros Vásárhely possède un collège réformé très important. Il est soumis aux mêmes règlements que celui d’Enyed, car le système d’éducation adopté par le consistoire se retrouve dans tous les établissements. Il se soutient par la générosité des seigneurs calvinistes, dont l’un donne annuellement une mesure de blé, un autre autant de maïs, un troisième de l’argent, et ainsi du reste. Quelques dotations ont été faites par testament. Avec ces secours, le collège peut recevoir cent