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mît en place. C’étaient un recueil de poésies hongroises, la Henriade, et un volume de l’histoire de la révolution par M. Thiers.

Je voudrais que les ennemis ardents des aristocraties pussent étudier ce pays-ci avec un esprit libre. Ils reviendraient certainement de leurs préventions injustes. Chez un peuple généreux et intelligent, il est naturel que la devise fameuse noblesse oblige ait été adoptée par les classes supérieures. La Hongrie et la Transylvanie, soumises à des princes étrangers et souvent hostiles, doivent s’estimer heureuses de posséder une aristocratie qui remplisse les devoirs d’un gouvernement bienveillant. C’est la noblesse transylvaine qui a fondé les écoles et les collèges : c’est elle qui a créé les seules bibliothèques publiques du pays, à Carlsbourg, à Hermannstadt, à Vásárhely. Réunissez assez de bourgeois pour que leurs fortunes réunies équivalent à celle d’un magnat, jamais ils ne s’aviseront d’enlever à leurs enfants une partie de leur patrimoine en vue du bien public.

La belle et vaste salle où est contenue la bibliothèque renferme quelques portraits. Avec celui du fondateur, en costume de grand’ croix de l’ordre de Saint-Étienne, on remarque les portraits de Mathias Corvin, du palatin Wesselényi, de Gabriel Bethlen, du premier ministre Teleki, et de plusieurs autres personnages illustres. Quelques tableaux de famille, moins importants sous le