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mouvement de cette foule qui campe au milieu de ces troupeaux, vous croyez assister à quelque halte d’une de ces grandes armées nomades qui cherchaient une patrie nouvelle, traînant avec eux leurs maisons roulantes.

La Mezöség occupe le centre de la Transylvanie, entre Maros Vásárhely et Clausenbourg. La première de ces deux villes peut être considérée comme la capitale du pays des Sicules. Elle était autrefois la rivale de Clausenbourg, avant que la centralisation commençât à s’opérer. Les mœurs hongroises y régnaient sans partage. On n’y savait pas l’allemand. À peine arrivait-on dans la ville, qu’on était assailli d’invitations, je devrais dire de sommations pressantes. Aujourd’hui les seigneurs préfèrent habiter Clausenbourg, où ils prennent des goûts et des allures plus cosmopolites. Vásárhely, dont la population ne dépasse pas dix mille habitants, n’en est pas moins restée la ville des Sicules, c’est-à-dire une vraie ville hongroise. On n’y parle que la langue magyare, et sur les promenades on voit une quantité d’hommes vêtus de pantalons et de vestes à la hussarde, qui vous font gravement le salut militaire : car le Hongrois, quand il n’est pas germanisé, possède à un très haut degré la dignité et la politesse particulière aux Orientaux.

En sa qualité de ville hongroise, Vásárhely a de grandes places, de larges rues, sablées ou mal pavées,