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Turcs à Nicopolis. Enfin, la veille même de Mohács, au moment où la monarchie hongroise va disparaître, Louis II reçoit une ambassade de François I, qui lui propose une alliance offensive et défensive. Les événements qui suivirent cette funeste bataille ne permirent pas aux deux peuples de s’entendre.

Après que la Hongrie eut été annexée à l’Autriche, ces relations cessèrent ; mais tout lien ne fut pas rompu. Il semble au contraire que les grands événements qui s’accomplissent en France influent sur les destinées des Hongrois. Ainsi, lorsque la réforme apparaît, c’est la communion calviniste, française, que leurs protestants adoptent. Quand notre révolution éclate, un mouvement s’opère parmi eux, faible et comprimé d’abord, puis fort et irrésistible. Remarquez que ces deux faits de notre histoire, la réforme et la révolution, n’ont eu aucun retentissement en Autriche. Il est curieux de voir les idées françaises, passant inaperçues sur le sol autrichien, aller, au delà de Presbourg, agiter le peuple hongrois.

Et comment cette liaison secrète a-t-elle subsisté au milieu de nos guerres fréquentes avec l’Autriche, dans lesquelles les Hongrois se trouvaient nécessairement engagés ? C’est qu’il y a entre eux et nous les rapports qui existeraient entre deux hommes d’un même cœur, mais dont l’un est arrêté dans sa marche, tandis que l’autre poursuit la sienne. Il serait facile, en tenant compte des différences apportées par la diversité des