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Milan et à Venise me parler avec empressement l’italien : jamais ils n’abordaient l’allemand sans qu’on leur adressât la parole dans cette langue.

Nous venons de citer plusieurs ouvrages écrits en français par des Hongrois. Il en est de plus moderne. J’ai parlé ailleurs de l’intéressant voyage que M. de Besse a entrepris au Caucase et de la relation qu’il en a faite. Je voudrais qu’il me fût permis de publier les vers gracieux que composait un homme de goût et de cœur, le comte Dessewffy.

Recherchons maintenant quels motifs amenèrent en Hongrie l’adoption de la langue française. Sans doute, quand elle se répandit, nous dominions l’Europe par l’ascendant de notre littérature. Mais ce ne fut pas là la seule cause.

Des alliances politiques, des mariages de princes, avaient autrefois mis en rapport la France et la Hongrie. Au 14e siècle, deux princes français sont élus rois dans la plaine de Rákos, dont l’un, Louis Ier, est appelé aujourd’hui encore par les Hongrois « le Grand Louis ». Avant cette époque, dès 1175, Marguerite, fille de Louis VII, se marie à Béla III. En 1315 Louis le Hutin épouse Clémence de Hongrie. Plus tard, en 1475, Ladislas meurt au moment de célébrer son mariage avec la fille de Charles VII. N’oublions pas ces quinze mille Français qui traversent toute l’Allemagne pour se joindre aux Hongrois, et reçoivent les premiers coups des