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nie, pour ne laisser que les événements qui pouvaient intéresser à l’étranger. Les Mémoires du comte Bethlen ont un intérêt véritable ; ils expliquent plusieurs faits qui se sont accomplis à cette époque, et font particulièrement connaître le rôle que jouèrent en Transylvanie les envoyés de Louis XIV.

Qu’on ne s’étonne pas d’ailleurs qu’un Hongrois se soit plu à écrire en français, à quatre cents lieues de la France. Nous sommes trop accoutumés à confondre les Hongrois et les Allemands. Cependant rien ne ressemble moins à l’Allemagne que la Hongrie. Si ce dernier pays porte tant d’affection à ses mœurs, à ses idées, à sa langue, c’est en grande partie par esprit d’antagonisme contre l’Autriche. La Hongrie a un roi allemand comme la Lombardie ; mais elle n’est pas plus allemande que l’Italie.

Ce qui le prouve, c’est l’extrême difficulté que les empereurs ont eue à populariser dans ce pays l’idiome teutonique. Ils ont rencontré depuis des siècles une répugnance qui aurait découragé d’autres hommes que des Autrichiens. Et cependant la langue hongroise n’est nullement répandue. Force était aux Hongrois de se mettre en rapport avec l’Europe. Ils préférèrent longtemps s’en tenir au latin seul, se refusant à apprendre cet idiome allemand que des événements malheureux avaient introduit dans le pays.

Il leur fallait pourtant une autre langue, choisie par