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« L’envie que j’avais de revoir un si beau pays me fit prendre aussi le parti d’être du voyage ; j’eus cependant de la peine à en obtenir la permission du prince, et encore plus celle de son ministre. J’en vins cependant à bout, mon père y ayant consenti sans peine ; la plus difficile à obtenir était celle de la comtesse Bethlen. Mes sollicitations, à force de persévérance, eurent à la fin leur effet, et quatre jeunes enfants que je lui laissais pour lui tenir compagnie la déterminèrent à me donner son agrément. Nous partîmes tous ensemble, et en peu de jours nous nous trouvâmes sur les frontières de la Pologne. »

Les envoyés traversent Berlin, Hambourg, Amsterdam, et arrivent à Paris. Le roi reçut l’ambassade en audience, et « le ministre de Transylvanie parla à Sa Majesté en latin si clair et si intelligible, que, M. de Croissy l’ayant expliqué à Sa Majesté, le roi lui dit que, si tout le monde parlait aussi bien latin, en aussi bons termes et aussi distinctement, il n’aurait pas besoin d’interprète. Le même jour je fus présenté par M. le marquis de Béthune au roi, à qui ce seigneur dit que j’étais si affectionné à la France, que j’en avais appris la langue, quoique d’un pays éloigné de quelques cents lieues. Sa Majesté en fut surprise, et me fit l’honneur de m’assurer que, si j’avais quelque affaire en France, je pouvais compter sur sa protection, et que je n’avais