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le bas. — L’évêque, couché sur son tombeau, parle encore, lui ; un précepte très doux est sur ses lèvres. — Deux chefs-d’œuvre ; ce bas-relief est parmi les plus belles choses qui soient ; il a la sagesse d’un Parthénon.

— Une vierge pose le pied sur un caméléon à face humaine, glissant, visqueux : superbe.

— Un saint visite un anachorète : beau comme une stèle grecque de la grande époque.

— L’ange apparait aux Trois Rois. Sur le grand plan ces figures prennent naturellement une extrême majesté.

— Une Vierge qui fait penser à une Cérès…

— Jésus parle, et les hommes qui l’écoutent sont fins et réfléchis comme des Ulysses. Ils discutent. L’un tient le hibou (Sagesse), l’autre, un livre (le texte, la Loi).

— Un ange oblige doucement un homme à lever la tête pour admirer le ciel.

— Deux personnages en prière : ils ont l’air, bien qu’agenouillés, de voler.

— Saint Jean prêche dans un petit bois. Comme dans le Christ qui parle au peuple, quelle vérité dramatique du geste ! Les acteurs devraient venir étudier ces modèles, ils en recevraient de précieuses leçons.

— Et cette belle Vierge, avec sa robe aux plis droits, n’est-ce pas la réduction symbolique de la Cathédrale tout entière ? Ces plis répétés sont des colonnettes.

— Dans une Annonciation, la Vierge, de grande stature, a une ineffable expression de condescendance.

— Jésus regarde la ville de Jérusalem, il la prend en pitié, puis il se détourne, menaçant. Superbe bas-relief ! On dirait l’avers agrandi d’une médaille romaine. Le geste de la pitié et celui de l’anathème se confondent, presque, dans une expression étrangement complexe et profondément une.

— Les Pharisiens : ils ont sur la poitrine de larges bandes d’étoffe couvertes d’inscriptions ; sur la poitrine, pas dans le cœur.


Quel dialogue, grave et tendre, pathétique, s’échange entre ces figures deux fois saintes de vérité et de beauté ! Ou plutôt quel concert ! Pas une